revenir page d'accueil du site

Deux planètes de la taille de la Terre découvertes près de l'Etoile de Teegarden

revenir page d'accueil du site

Des astronomes ont repéré deux planètes en orbite autour d’une étoile qui répondent à peu près à toutes les exigences pour soutenir la vie.

Elles ont presque exactement la même masse que la Terre, elles ont des milliards d’années (ce qui signifie que la vie aurait pu avoir le temps d’évoluer) et elles orbitent autour de leur étoile à une distance qui supporterait des choses comme le débit d’eau et des températures permettant d’être habitées.

Si l’orbite et les vitesses de rotation estimées sont exactes et s’il n’y a pas de facteurs inattendus dans le système solaire pour perturber les autres calculs des astronomes, les deux planètes de Teegarden pourraient abriter des environnements rocheux et des flaques d’eau. Cependant, toutes ces hypothèses sont des estimations et non des observations de première main pour le moment. Les découvertes de planètes autour de  Teegardan s’inscrivent dans le cadre d’un effort plus vaste des astronomes visant à localiser des planètes potentiellement vitales afin d’affiner la technologie d’observation et de recherche, comme les télescopes à haute puissance, pour en apprendre encore plus sur elles.

Mais avant de pouvoir annoncer l'existence potentielle de ces planètes, l'équipe devait exclure des phénomènes propres aux étoiles comme les taches et éruptions stellaires qui entraînent les mêmes variations que des planètes en orbite et peuvent donc semer la confusion. Parfois, cela peut se révéler particulièrement complexe pour les naines rouges car ces étoiles sont connues pour leur tempérament tumultueux et leurs éruptions fréquentes et massives. Cependant, l'étoile de Teegarden est étrangement calme et il est donc d'autant plus facile de distinguer les signaux planétaires.

« Le nombre de relevés est si élevé et l'étoile si calme qu'il reste très peu de place pour d'autres explications, » explique Riba. « C'est donc, de mon point de vue, un cas évident de détection de planète. Je suis prêt à parier mes deux petits doigts qu'elles sont bien là. »

« On a là deux candidates sérieuses au poste de planètes, » reconnaît Lauren Weiss de l'université d'Hawaï. « Je suis impressionnée par la qualité des données. »

Cela étant dit, Weiss évoque quelques points qui la font hésiter. Tout d'abord, les scientifiques ne connaissent pas la période exacte de révolution de l'étoile de Teegarden sur son axe et ce type de mouvement pourrait très bien être confondu avec les signaux d'une des planètes.

Toutefois, « la rotation d'une étoile pourrait probablement imiter l'orbite d'une planète et non des deux, il reste donc au moins une planète probablement réelle, » ajoute-t-elle.

Deuxièmement, poursuit-elle, il est possible que les planètes orbitent autour de l'étoile plus rapidement que les calculs ne le laissent entendre, ce qui pourrait affecter leur potentielle habitabilité.

« Ce détail technique reste cependant mineur, » précise Weiss. « S'il y a vraiment des planètes autour de cette étoile mais que les auteurs se sont trompés sur les périodes orbitales, les planètes restent des planètes. »


Bon, ok, ok ! Oui, mais, l'étoile de Teegarden, késako ?


L'étoile de Teegarden, appelée également SO025300.5+165258, est une étoile de la constellation du Bélier découverte en 2003. Il s'agit d'une naine rouge, un type d'étoile à basse température et faiblement lumineuse. Ceci expliquerait pourquoi elle n'a pas été découverte plus tôt, puisqu'elle a une magnitude apparente de seulement 15,4 (et une magnitude absolue de 17,47). Elle se situe à 12 années-lumière de la Terre.

Cette découverte tardive s'explique aussi par sa faible température, à peine 2 700 Kelvin en surface, ce qui la classe dans la catégorie des naines rouges. Notre Soleil, bien plus chaud, avoisine quant à lui les 5 800 Kelvin, ce qui en fait une naine jaune.

L'étoile de Teegarden a été découverte sur des images prises par le programme NEAT conduit par la NASA. Son nom vient de celui du découvreur principal, Bonnard Teegarden, astrophysicien au Goddard Space Flight Center de la NSA.

On pense qu'il est très probable que de nombreuses autres naines rouges faibles et passant facilement inaperçues existent dans la zone située à moins de 20 années-lumière du Soleil, les relevés de population stellaire montrant que leur nombre est bien inférieur à ce qui est attendu.