La Mort des Comètes
Les comètes ne sont pas des astres immuables. Elles évoluent et peuvent disparaître de bien des manières.
Une comète peut perdre une couche de glace de plusieurs dizaines de centimètres à chacun de ses retours près du Soleil. Après de multiples retours, elle peut avoir complètement épuisé ses éléments volatiles et cesser toute activité : la comète est épuisée. C'est alors une comète éteinte. Il est probable qu'un certain nombre de petits corps classifiés comme astéroïdes soient en fait des noyaux d'anciennes comètes, maintenant épuisées.
Les gros grains de poussière (les galets sont difficiles à entraîner par le gaz qui s'échappe des noyaux cométaires) peuvent s'accumuler et former une croûte. Cette croûte isole et protège la glace sous-
Une croûte peut se former ou disparaître au cours d'un seul passage près du Soleil. On a ainsi vu des objets, classifiés comme astéroïdes, se réveiller et révéler une activité cométaire.
Il semble que les surfaces de la plupart des noyaux cométaires sont partagés entre zones actives où la glace est exposée et zones inactives recouverts d'une croûte protectrice. Cette distinction est bien visible sur les images de la comète de Halley obtenues lors de son exploration spatiale.
Les noyaux cométaires sont très fragiles et un rien semble pouvoir les briser. Ainsi, on a souvent observé l'éclatement de comètes qui passent près d'une grosse planète (comme Jupiter) ou près du Soleil (comme les sungrazers, ces très petites comètes qui rasent le Soleil et ne nous sont souvent révélées que par des observations coronographiques ou à l'occasion d'une éclipse de Soleil). Leur noyau est alors soumis à des tensions internes suite aux effets de marées qu'il subit.
D'autres comètes éclatent sans raison apparente, parfois loin du Soleil. Il semble que la production de gaz due à leur activité suffise à les fragiliser et à les briser.
Souvent, les fragments ainsi produits s'épuisent rapidement, ou se fragmentent à nouveau. La comète disparaît alors complètement.
Les collisions entre petits corps et planètes, rarissimes à l'échelle humaine, ne le sont pas du tout à l'échelle de temps du Système solaire et jouent un rôle important dans l'évolution dans l'évolution des comètes, des astéroïdes et des planètes.
L'un de ces événements a pu être observé récemment : la chute de la comète Shoemaker-
Les comètes qui passent au voisinage d'une grosse planète (particulièrement de Jupiter) voient leur orbite perturbée par l'influence gravitationnelle de cette planète. D'elliptique, l'orbite peut devenir hyperbolique. La comète quitte alors le Système solaire.
De nombreuses comètes ont ainsi été perdues juste après leur formation. Mais ce phénomène joue toujours, et une certaine proportion de comètes sont observées sur des orbites hyperboliques
INTRODUCTION
Les noyaux de comètes contenant de la glace font que l'origine des comètes ne peut exister que dans un endroit très froid, c'est au-
Cette "ligne de glaces" est la distance au Soleil au-
Contrairement à la roche, la glace colle. Tu as certainement fait l'expérience de mettre ta langue sur un morceau de glace et tu constates que parfois elle reste un peu collée. Dans l'Univers, cette propriété collante de la glace est conservée, ce qui permet de former de nombreux corps plus facilement, mais aussi plus rapidement.
D'ailleurs, sans compter le Soleil, la quasi-
Les seuls éléments qui se trouvent entre le Soleil et la ligne des glaces sont les planètes telluriques (Mercure, Vénus, la Terre, et Mars) et leurs satellites (la Lune pour la Terre, Phobos et Deimos Mars) ainsi que la ceinture d'astéroïdes. Au-
Concernant l'origine des comètes, en plus de la ligne des glaces, la position de la comète en formation par rapport à l'orbite de la planète Neptune joue aussi un rôle déterminant dans sa vie. En effet, si une comète se forme entre la ligne des glaces et Neptune (qui se situe à 30 unités astronomiques du Soleil) les interactions gravitationnelles entre les planètes géantes (Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune) et la comète fraîchement formée ont pour conséquence d'expulser cette dernière vers le Système solaire externe.
Les comètes ainsi expulsées se retrouvent au sein d'un immense réservoir très lointain appelé le nuage d'Oort, qui serait localisé entre eux 20 000 et 100 000 unités astronomiques du soleil ! Ce très vaste réservoir de comètes est le point de départ de la plupart des comètes à longue période (c'est-
En revanche, les comètes formées au-
Comme la ceinture d'astéroïdes, localisée entre les orbites de Mars et de Jupiter, la ceinture de Kuiper est composée de milliards de petits corps. Cependant, la composition de ces corps est très différente entre les deux ceintures. Quand les astéroïdes sont majoritairement composés de roches et de métal, les objets de la ceinture de Kuiper sont plus légers et composés essentiellement d'éléments volatiles tels que l'eau, l'ammoniaque et le métal.
La ceinture de Kuiper est donc un gigantesque réservoir de comètes. Les comètes provenant de cette ceinture sont généralement des comètes à courte période, c'est-
Et maintenant, mon cousin, tu te demandes comment les comètes quittent-
Les deux réservoirs cométaires, la ceinture de Kuiper et le nuage d'Oort, sont localisés à des distances très différentes par rapport au centre du Système solaire. Par conséquent, les raisons qui font qu'une comète située au sein d'un de ces deux réservoirs change d'orbite pour s'approcher du Soleil sont bien différentes dans les deux cas.
La ceinture de Kuiper, localisé près de l'orbite de la dernière planète géante par rapport au Soleil (c'est-
Pour les comètes provenant du nuage d'Oort, les perturbations gravitationnelles peuvent aussi être la cause de leur décrochage vers le centre du système solaire. Cependant, ce ne sont pas les planètes géantes qui en sont la cause, mais les étoiles proches qui, en passant auprès de notre système solaire, perturbent ce nuage de petits corps glacés. Plus précisément, une théorie avance que ce serait plutôt les ondes de densité qui parcourent notre galaxie, et donc l'ensemble des étoiles de notre voisinage agissant collectivement, qui seraient à l'origine de la déstabilisation gravitationnelle de ses comètes.
Enfin, dans de rares cas, les rencontres sont aussi à prendre en considération. Si deux comètes se percutent sans s'autodétruire intégralement, ou si elles passent à proximité de l'autre, leur changement de vitesse, et donc d'orbite, peut les mener à se rapprocher du centre du système solaire et à entrer en activité à l'approche de notre étoile.
Bon, après ces amuses-
Naissances des comètes
L'origine du Système solaire et la formation des comètes
Le Système solaire se serait formé à la suite de la contraction d'un nuage interstellaire qui a formé un disque. Les comètes seraient alors des planétoïde résultant de l'accrétion (voir à droite) de poussières et de la condensation de gaz dans ce disque. Si ce scénario est communément retenu, de nombreuses variantes ont été proposées et bien des détails de son déroulement sont encore très incertains.
La présence de molécules très volatiles dans les noyaux cométaires, la similarité de leur composition avec la matière interstellaire suggèrent fortement que ces corps ont retenu sous une forme quasi intacte la matière présente dans la Nébuleuse solaire primitive. D'où l'intérêt de l'étude des comètes pour comprendre l'histoire de notre Système solaire.
Cependant, les comètes ont pu retenir des compositions différentes, et subir des histoires diverses, suivant leur lieu de formation dans le Système solaire.
Schéma de l'accrétion de poussières et de la condensation de gaz ayant aboutis à la formation des planètes et des comètes
Le Nuage de Oort
Les comètes formées à l'intérieur de l'orbite de Neptune n'avaient pas des orbites stables. Perturbées par l'attraction gravitationnelle des planètes géantes, elles ont été soit éjectées à l'extérieur du Système solaire, dans l'espace interstellaire, soit rejetées sur des orbite plus éloignées. Elles ont alors formé le Nuage de Oort (voir illustration d'artiste à gauche), du nom de l'astronome néerlandais Jan Oort (1900-
Le nuage de Oort serait sphérique et s'étendrait jusqu'à près de 100000 unités astronomiques du Soleil. Il pourrait contenir environ mille milliards de comètes. Des perturbations occasionnelles (par des étoiles proches du Soleil) peuvent à nouveau changer les orbite de ces comètes et les réinjecter vers le Soleil. Ce sont alors des comètes dynamiquement nouvelles. Elles sont caractérisées par une gamme étendue de périodes orbitales (voir dans le munu ci-
La Ceinture de Kuiper
Les comètes formées au delà de l'orbite de Neptune sont restées sur des orbites relativement stables. Elles ont formé la Ceinture de Kuiper, ou Ceinture d'Edgeworth-
Les orbites de telles comètes peuvent cependant évoluer : elles deviennent alors des comètes à courte période (voir dans le menu ci-
Certains astéroïdes ont été découverts entre Jupiter et Neptune, sur des orbites à forte excentricité : ce sont les Centaures. Ils pourraient être des objets en migration provenant de la ceinture de Kuiper. L'un d'entre-
Longtemps simple hypothèse, la Ceinture de Kuiper est devenue une réalité en 1992 avec la découverte de l'objet trans-
Les comètes sont-
Tous les corps du Système solaire sont bombardés sans cesse par des astéroïdes des comètes et autres petits corps. La présence de cratères d'impact sur la Lune et d'autres planètes ou satellites en est la preuve. On estime que ce bombardement était bien plus intense autrefois. D'où l'hypothèse que les chutes de comètes sur Terre auraient pu contribuer à la composition actuelle de son atmosphère et de ses océans. En particulier, la glace des comètes aurait pu apporter l'eau des océans.
Un test puissant permettant de comprendre l'origine de l'eau cométaire et de la comparer à l'eau terrestre est la mesure de la proportion de deutérium dans l'eau. Le deutérium (D) est un isotope de l'hydogène : son atome contient un neutron en plus du proton unique de l'hydrogène normal. Hydrogène et deutérium ont les mêmes propriétés chimiques, mais des propriétés physiques différentes dues à leur différence de masse. Le deutérium ne représente que 1/30000 de l'hydrogène du milieu interstellaire ou de la Nébuleuse primitive pré-
Il a été possible d'observer HDO et de mesurer ainsi le rapport deutérium/hydrogène dans l'eau de quelques comètes. On trouve ainsi un enrichissement en deutérium d'un facteur 10 par rapport au milieu cosmique (où D/H = 1/30000) et à la Nébuleuse primitive qui a donné naissance au Système solaire. Cependant, la concentration en deutérium est deux fois plus élevée dans l'eau cométaire que dans l'eau terrestre. Ce qui suggère une autre origine pour l'eau terrestre. Peut-
Mais cette conclusion n'est peut-
Les comètes ont-
Les comètes ont-
L'apport de matière organique extraterrestre est par ailleurs attesté par l'analyse des météorites. Certaines d'entre elles, les chondrites carbonées, contiennent, outre un matériau organique insoluble de nature mal définie (goudron), certaines molécules organiques parfaitement identifiables, dont des composés complexes incluant même des acides aminés (glycine, alanine, acide glutamique...). Ces molécules complexes ne sont présentes qu'en quantités infimes, et il faut toutes les ressources sophistiquées de la microanalyse chimique moderne pour les identifier. On voit ainsi ce que l'on peut espérer des retours sur Terre d'échantillons cométaires.
Tout ceci rappelle l'ancienne hypothèse de la panspermie selon laquelle la vie aurait pu être transportée sur Terre par des spores provenant de mondes extérieurs. Mais il y a une différence fondamentale : comètes et météorites ne nous auraient apporté que les briques à partir desquelles la vie aura pu se construire, et non pas la vie elle-
Et ensuite ?
Une fois formées, les comètes évoluent et finissent parfois par disparaître. Voir la mort des comètes.
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comète West