Elle a beau avoir été une visiteuse céleste depuis les temps préhistoriques, elle a beau avoir été mentionnée pour la première fois en Chine en 240 avant notre ère, son caractère périodique a beau avoir été déduit, au début du XVIIIe siècle, par l’astronome anglais Edmond Halley qui lui donna ainsi son nom, la plus célèbre des comètes est loin d’avoir la régularité d’un coucou suisse. Quand on regarde les dates des précédents passages au plus près du Soleil – les périhélies – de la comète de Halley, on s’aperçoit que celle-ci fait parfois des caprices. Ainsi, entre son périhélie d’octobre 1607 et celui de septembre 1682, il s’est écoulé un peu moins de 75 ans. Tandis qu’il a fallu attendre près de 76 ans et demi pour le périhélie suivant (mars 1759). Même si Wikipedia précise que le prochain passage est prévu pour le 28 juillet 2061, cette date n’est en réalité qu’indicative : alors qu’on peut sans problème calculer toutes les éclipses de Soleil jusqu’à l’an 3000 (et au-delà), ce qui implique une excellente connaissance des orbites de la Terre et de la Lune, les spécialistes de mécanique céleste sont dans l’incapacité d’obtenir la même précision pour un objet qui a pourtant été bien étudié lors de son dernier passage en 1986.


La nature chaotique de la trajectoire de cette comète est connue depuis longtemps, comme en atteste une étude soviétique parue dans Astronomy and Astrophysics en 1989. A l’époque, les auteurs de ce travail insistaient pour dire que les principales perturbations de cette trajectoire étaient dues à Jupiter, et non pas à la Terre comme certains le pensaient. Il faut dire que Jupiter, planète gazeuse géante, est le poids lourd de notre Système solaire (si on excepte le Soleil, bien entendu) : sa masse vaut 2,5 fois celle de toutes les autres planètes réunies et 318 fois celle de la Terre… Pas étonnant dans ces conditions qu’elle soit considérée comme le principal perturbateur gravitationnel des comètes qui s’aventurent près d’elle. On se souvient ainsi de la comète Shoemaker-Levy 9 qui, après avoir été « capturée » par Jupiter, se disloqua sous l’effet de ses forces de marée avant de se précipiter dans la planète géante en 1994.

Ruades gravitationnelles

Pourtant, à en croire une étude néerlando-britannique que viennent de publier les Monthly Notices of the Royal Astronomical Society (MNRAS),  Jupiter ne serait pas la seule responsable des errements de Halley. Ces chercheurs ont analysé la manière dont toutes les planètes du Système solaire influent sur la trajectoire de la voyageuse céleste. Et ils se sont aperçus que, tout autant que la masse, la proximité avec une planète était importante dans les ruades gravitationnelles que la comète de Halley pouvait subir. Or, celle-ci n’a que rarement l’occasion de flirter avec la géante : le plus souvent, lorsqu’elle passe au niveau de l’orbite de Jupiter, la planète est aux abonnés absents. En revanche, la comète s’approche plus souvent de Vénus, derrière l’orbite de laquelle elle plonge lorsqu’elle effectue son demi-tour pour repartir vers les confins du Système solaire. Comme Vénus fait de bien plus petites révolutions que Jupiter, la probabilité pour qu’elle soit dans les parages à ce moment est plus élevée. Vénus qui n’est, comme la Terre, qu’une petite planète rocheuse, garde une belle influence sur Halley en compensant sa masse modeste par la faible distance à laquelle la comète peut parfois s’approcher d’elle.

Les auteurs de l’étude des MNRAS ont ainsi calculé qu’au cours des trois prochains millénaires, c’est Vénus qui sera la principale « perturbatrice » orbitale de la comète, avec quatre passages assez rapprochés. Lors du premier d’entre eux, aux alentours de l’an 3035, Halley devrait s’aventurer à seulement 8,1 millions de kilomètres de la planète que l’on surnomme « l’étoile du Berger ». Dans un peu plus de trois millénaires, en revanche, Jupiter prendra la main. On peut voir, sur la vidéo ci-dessous, la modélisation de l’orbite de la comète de Halley lors des dix prochains millénaires (je vous conseille de la regarder en plein écran pour mieux suivre les événements). Halley est en blanc, Jupiter en orange et Vénus en vert. On s’aperçoit bien que la trajectoire subit des perturbations importantes, des sursauts et des tassements.

Reste évidemment le plus grand mystère : savoir combien de temps la comète de Halley survivra. A chacune de ses approches du Soleil elle « s’allume » et perd de la matière par couches successives, un peu comme un oignon que l’on pèle. A ce rythme-là, Halley pourrait tenir pendant encore plusieurs dizaines de milliers d’années. A moins que, d’ici là,  comme Shoemaker-Levy 9, la comète ne connaisse un sort plus violent et ne se disloque…

1P/Halley

La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes. Son demi grand axe est de 17,9 unités astronomiques (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 unité astronomique et sa distance à l'aphélie est de 35,3 unités astronomiques. Il s'agit d'une comète à courte période.

On peut déduire de ces données les caractéristiques orbitales suivantes : vitesse au périhélie : 54,5 km s−1, vitesse à l'aphélie : 810 m s−1. La comète est le premier membre connu de la famille des comètes de Halley, famille qui regroupe les comètes périodiques dont la période est comprise entre 20 et 200 années.


La comète de Halley

tu es sur la page : comètes > comète de Halley

comète de Halley


comète West

caractéristiques

désignations

LES COMÈTES

présentation

une comète, késako ?

satellite de Jupiter ?

naissance et mort

liste des comètes

ceintures et nuages

la mission Rosetta

intérêt étude comètes

animations mission  Rosetta

comètes célèbres

comète de Hale-Bopp

comète de Halley

les grandes dates

comètes-étoiles filantes

essaims cométaires

leurs orbites

livre des records

les grandes peurs


sommaire

plan du site

contact

signer le Livre d'Or

exceptionnels

retour page accueil