INTRODUCTION :

L’exploration de Mars tient une place particulièrement importante dans les programmes scientifiques d'exploration du Système solaire des principales puissances spatiales. En 2016, plus de quarante sondes, orbiteurs et attérrisseurs ont été envoyés vers Mars depuis le début des années 1960. Cet intérêt pour Mars répond à plusieurs motivations. Mars constitue d'abord une destination proche ce qui permet d'y envoyer relativement facilement des engins spatiaux. Par ailleurs, contrairement aux autres planètes du Système solaire, Mars a sans aucun doute connu par le passé des conditions assez proches de celles régnant sur Terre qui ont pu, mais cela reste à confirmer, permettre l'apparition de la vie. Depuis l'invention du télescope, cette planète de type terrestre intrigue les scientifiques comme le grand public. Mais le premier survol de Mars par la sonde américaine Mariner 4 (1964) dévoile une planète beaucoup moins accueillante que prévu dotée d'une atmosphère très ténue, sans champ magnétique pour la protéger des rayonnements stérilisants et comportant une surface d'apparence lunaire très ancienne. Toutefois, les observations plus poussées menées par l'orbiteur Mariner 9 (1971) montrent que Mars présente en fait une géologie plus complexe avec des traces de volcanisme et des formes peut-être façonnées par des eaux de surface.

Mars a été un des enjeux de la course à l'espace, affrontement pacifique entre les États-Unis et l'Union soviétique à l'époque de la Guerre froide. L'URSS parvient la première à poser sur le sol de la planète l'attérrisseur Mars 3 (1971) mais celui-ci ne survit que 20 secondes. Les deux attérrisseurs américains du programme Viking accompagnés par des orbiteurs qui arrivent sur Mars en 1976 se caractérisent par leur longévité et fournissent une moisson d'informations sur la planète : composition de l'atmosphère, météorologie martienne, premières analyses du sol martien in situ. Une tentative de détection d'une vie microbienne au moyen d'un mini laboratoire embarqué ne fournit pas de résultat déterminant. Durant les 20 ans qui suivent, plus aucune mission n'est lancée vers Mars. Dès cette époque, des projets de missions spatiales habitées sont élaborés. Mais le défi technique et financier soulevé par une telle mission reste dans les années 2010 hors de portée des capacités des agences spatiales les mieux dotées.

Les années 1990 voient la reprise des missions d'exploration de Mars avec des résultats contrastés. Pas moins de sept sondes spatiales sont perdues : les deux sondes spatiales du programme soviétique Phobos (1988) lancées vers le satellite Phobos, la sonde de la NASA Mars Observer (1992), la sonde soviétique Mars 96 (1996) développée avec une forte participation européenne, les sondes américaines Mars Climate Orbiter (1998) et Mars Polar Lander (1998), et enfin la sonde japonaise Nozomi (1998). La NASA connait toutefois deux succès, l'un essentiellement technologique avec le petit rover Sojourner déposé sur le sol martien par Mars Pathfinder (1996) et l'autre, scientifique avec l'orbiteur Mars Global Surveyor (1996) qui va collecter des données détaillées sur la planète durant 9 ans. Ce dernier détecte la présence de minéraux qui prouvent que Mars n'a pas toujours été la planète aride que l'on connait aujourd'hui.

Les années 2000 sont beaucoup plus fructueuses. Au début de cette décennie, la NASA développe plusieurs missions à budget modéré dont l'objectif principal est la recherche de la présence passée et présente d'eau. Ce sont les orbiteurs 2001 Mars Odyssey et Mars Reconnaissance Orbiter (2005), les deux rovers MER (2003) et l'atterrisseur Phoenix (2007) qui se posent sur la calotte polaire. L'ensemble des informations recueillies complétées par celles de l'orbiteur européen Mars Express (2003) permettent d'esquisser une histoire géologique et climatique de Mars et de préparer la mission particulièrement ambitieuse et couteuse du rover Mars Science Laboratory lancé en 2011 (voir en haut de cette page, dans le menu gris, l’onglet « Curiosity » qui détaille Mars Science Laboratory et Curiosity) .

Mars Science Laboratory est une mission d'exploration de la planète Mars à l'aide d'un astromobile développé par le centre JPL associé à l'agence spatiale américaine de la NASA. La sonde spatiale est lancée le 26 novembre 2011 par un lanceur Atlas V. Le rover (uniquement) porte aussi le nom de Curiosity. Celui-ci, doté d'une instrumentation scientifique sophistiquée, doit réaliser une étude géologique et minéralogique très poussée qui pourrait permettre de détecter indirectement la présence passée d'une vie sur Mars. Mais cette période est également marquée par l'abandon du projet de retour d'échantillon martien stoppé pour des raisons techniques et financières et de celui du réseau de stations météorologiques MetNet. Malgré la récession économique qui limite les budgets de l'exploration spatiale à partir de 2011, Mars reste une destination très visitée avec les orbiteurs Maven (étude des mécanismes qui entrainent la disparition de l'atmosphère martienne) et Mars Orbiter Mission lancés en 2013, l'orbiteur ExoMars Trace Gas Orbiter qui remplit une mission analogue à MAVEN en 2016, l'atterrisseur InSight chargé d'étudier la structure interne de la planète et le rover européen ExoMars en 2018 et le rover Mars 2020 en 2020 chargé de préparer une future mission de retour d'échantillons sur Terre.

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